Le choléra est une maladie diarrhéique aiguë qui peut tuer en quelques heures si elle n’est pas traitée.
Les chercheurs ont estimé que chaque année, il y a entre 1,3 et 4 millions de cas de choléra, et entre 21 000 et 143 000 décès dans le monde dus au choléra (1).
Jusqu’à 80 % des cas peuvent être traités avec succès par une solution de réhydratation orale (SRO).
Les cas graves devront être traités rapidement avec des liquides intraveineux et des antibiotiques.
L’approvisionnement en eau potable et l’assainissement sont essentiels pour contrôler la transmission du choléra et d’autres maladies d’origine hydrique.
Des vaccins oraux sûrs contre le choléra doivent être utilisés en conjonction avec des améliorations de l’eau et de l’assainissement pour contrôler les épidémies de choléra et pour la prévention dans les zones connues pour être à haut risque de choléra.
Une stratégie mondiale de lutte contre le choléra, dont l’objectif est de réduire de 90 % le nombre de décès dus au choléra, a été lancée en 2017.
Le choléra est une infection diarrhéique aiguë causée par l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés par la bactérie Vibrio cholerae. Le choléra reste une menace mondiale pour la santé publique et un indicateur d’inégalité et de manque de développement social. Les chercheurs ont estimé que chaque année, il y a environ 1,3 à 4,0 millions de cas et 21 000 à 143 000 décès dus au choléra dans le monde (1).
Symptômes
Le choléra est une maladie extrêmement virulente qui peut provoquer une diarrhée aqueuse aiguë sévère. Il faut entre 12 heures et 5 jours pour qu’une personne présente des symptômes après avoir ingéré de l’eau ou des aliments contaminés (2). Le choléra touche aussi bien les enfants que les adultes et peut tuer en quelques heures s’il n’est pas traité.
La plupart des personnes infectées par V. cholerae ne développent aucun symptôme, bien que la bactérie soit présente dans leurs fèces pendant 1 à 10 jours après l’infection et qu’elle soit rejetée dans l’environnement, pouvant ainsi infecter d’autres personnes.
Parmi les personnes qui développent des symptômes, la majorité présente des symptômes légers ou modérés, tandis qu’une minorité développe une diarrhée aqueuse aiguë accompagnée d’une déshydratation sévère. Cette situation peut entraîner la mort si elle n’est pas traitée.
Histoire
Au cours du 19ème siècle, le choléra s’est répandu dans le monde entier à partir de son réservoir d’origine dans le delta du Gange en Inde. Les six pandémies qui ont suivi ont tué des millions de personnes sur tous les continents. L’actuelle (septième) pandémie a débuté en Asie du Sud en 1961, et a atteint l’Afrique en 1971 et les Amériques en 1991. Le choléra est aujourd’hui endémique dans de nombreux pays.
Souches de Vibrio cholerae
Il existe de nombreux sérogroupes de V. cholerae, mais seuls deux – O1 et O139 – provoquent des épidémies. Le V. cholerae O1 est à l’origine de tous les foyers récents. Le V. cholerae O139 – identifié pour la première fois au Bangladesh en 1992 – a provoqué des épidémies dans le passé, mais récemment il n’a été identifié que dans des cas sporadiques. Il n’a jamais été identifié en dehors de l’Asie. Il n’y a pas de différence dans la maladie causée par les deux sérogroupes.
Épidémiologie, facteurs de risque et charge de morbidité
Le choléra peut être endémique ou épidémique. Une zone d’endémie du choléra est une zone où des cas confirmés de choléra ont été détectés au cours des trois dernières années avec des preuves de transmission locale (ce qui signifie que les cas ne sont pas importés d’ailleurs). Une flambée/épidémie de choléra peut survenir à la fois dans les pays endémiques et dans les pays où le choléra n’est pas régulièrement présent.
Dans les pays où le choléra est endémique, une épidémie peut être saisonnière ou sporadique et représente un nombre de cas plus important que prévu. Dans un pays où le choléra n’apparaît pas régulièrement, une épidémie est définie par l’apparition d’au moins un cas confirmé de choléra avec des preuves de transmission locale dans une zone où le choléra n’existe pas habituellement.
La transmission du choléra est étroitement liée à un accès insuffisant à l’eau potable et aux installations sanitaires. Les zones à risque typiques comprennent les bidonvilles périurbains et les camps de personnes déplacées ou de réfugiés, où les exigences minimales en matière d’eau propre et d’assainissement ne sont pas respectées.
Les conséquences d’une crise humanitaire – telles que la perturbation des systèmes d’eau et d’assainissement, ou le déplacement des populations vers des camps inadéquats et surpeuplés – peuvent augmenter le risque de transmission du choléra, si la bactérie est présente ou introduite. Les cadavres non infectés n’ont jamais été signalés comme étant à l’origine d’une épidémie.
Le nombre de cas de choléra signalés à l’OMS a continué à être élevé ces dernières années. En 2017, 227 391 cas ont été notifiés en provenance de 34 pays, dont 5654 décès (3). L’écart entre ces chiffres et la charge estimée de la maladie est dû au fait que de nombreux cas ne sont pas enregistrés en raison des limites des systèmes de surveillance et de la crainte d’un impact sur le commerce et le tourisme.
Prévention et contrôle
Une approche multidimensionnelle est essentielle pour contrôler le choléra et réduire le nombre de décès. On utilise une combinaison de surveillance, d’eau, d’assainissement et d’hygiène, de mobilisation sociale, de traitement et de vaccins oraux contre le choléra.
Surveillance
La surveillance du choléra doit faire partie d’un système intégré de surveillance des maladies qui comprend un retour d’information au niveau local et un partage des informations au niveau mondial.
Les cas de choléra sont détectés sur la base de suspicions cliniques chez les patients qui présentent une diarrhée aqueuse aiguë sévère.