D’où vient le nouveau variant du coronavirus découvert en Belgique ?
Pour répondre à cette question, des scientifiques européens travaillent en équipe via le web.
Des chercheurs de l’Université de Liège, en Belgique, ont identifié une nouvelle variante du coronavirus, B.1.214.2. Cette variante, appelée Spike Insertion (SI), présente une série de mutations et une insertion dans la séquence protéique du virus, selon PANGO Lineages, un site web créé par des scientifiques qui permet aux utilisateurs d’attribuer les séquences du SRAS-CoV-2 aux lignées les plus probables.
Il y a 332 séquences B.1.214.2 enregistrées sur le site web, où il est décrit comme une lignée européenne. Il a été identifié pour la première fois en Suisse, mais 57 % de toutes les séquences proviennent de Belgique. Il a également été identifié en France, au Royaume-Uni, en Allemagne, en Irlande, au Portugal, aux États-Unis, au Sénégal, aux Pays-Bas et en Bulgarie.
L’origine reste inconnue
La mutation est une sous-lignée d’un variant identifié pour la première fois en République démocratique du Congo (RDC) en avril 2020, B.1.214. Mais les scientifiques liégeois ne savent pas exactement d’où provient cette nouvelle variante.
« Jusqu’à présent, il est très difficile de savoir d’où elle vient », explique à DW Vincent Bours, professeur de génétique à l’université de Liège. « Et ce n’est probablement pas très important », ajoute-t-il.
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Les médias dénaturent son origine
Un article du journal belge Le Soir s’est trompé dans le nom de la variante, rapportant par erreur que des chercheurs de l’Université de Liège avaient identifié la variante B.1.214, celle de la République démocratique du Congo. Cela a conduit le journal français Le Figaro à accuser les chercheurs de prétendre avoir identifié une variante déjà connue. La base de données internationale GISAID montre clairement que 37 séquences de ce variant ont été enregistrées en RDC entre avril et juin 2020, avant qu’une séquence n’apparaisse en Belgique début juin.
L’article laissait entendre qu’une nouvelle variante de coronavirus provenant de la RDC circulait en Belgique. Mais les Lignées PANGO ont montré qu’il n’y a qu’une seule séquence de B.1.214.2 dans un pays africain, au Sénégal.
Avec « l’histoire du voyage
Le coronavirus continue de muter dans le monde entier, donnant naissance à de nouvelles souches. Si ces modifications rendent le virus plus dangereux pour l’homme, par exemple s’il est plus contagieux ou s’il ne répond pas aux vaccins comme prévu, il peut être identifié comme une variante préoccupante : comme la variante B.1.1.7, découverte pour la première fois au Royaume-Uni, ou la variante B.1.351, découverte pour la première fois en Afrique du Sud, qui sont plus contagieuses.
Thirumalaisamy Velavan, chef du groupe de génétique moléculaire des maladies infectieuses à l’hôpital universitaire de Tübingen en Allemagne, souligne que pour dire qu’une variante est préoccupante, les scientifiques doivent examiner si elle peut se répliquer rapidement, si elle augmente la transmission ou si elle ne répond pas à la vaccination.
Bours explique que certains patients atteints de la variante B.1.214.2 sont des voyageurs, bien que cela ait également été observé chez de nombreux patients atteints d’autres variantes de coronavirus. « Certains patients ont des antécédents de voyage, comme pour d’autres variantes, mais nous essayons actuellement de finaliser l’étude pour détecter l’entrée en Belgique », a souligné M. Bours.
Enquête sur le décès d’un enseignant de Tolède qui avait reçu le vaccin AstraZeneca
L’enseignante de 30 ans a été admise à l’hôpital Virgen de la Salud de Tolède pour des « phénomènes thrombotiques très graves », selon Castilla-La Mancha.
Le ministère de la santé enquête sur le décès d’un enseignant de 30 ans, originaire de Tolède, qui a souffert d’une très grave thrombose et qui avait déjà reçu le vaccin d’AstraZeneca. L’Agence espagnole des médicaments et des produits de santé (AEMPS), qui dépend du ministère, a commencé l’enquête vendredi, lorsque le patient a été admis à l’unité de soins intensifs de l’hôpital Virgen de la Salud, dans la ville de Tolède. Comme le rapporte le ministère de la Santé de Castille-La Manche, l’enseignant est resté dans un état très grave dans l’unité de soins intensifs de l’hôpital jusqu’à son décès.
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Le patient a été admis avec « des phénomènes thrombotiques très graves, avec des soupçons d’être liés au vaccin d’AstraZeneca », a ajouté le ministère. Il a été vacciné le lundi 1er avril, soit huit jours avant son admission à l’hôpital Virgen de la Salud, selon l’agence EFE. L’AEMPS ne précise pas quand elle pourra conclure s’il existe un lien entre le médicament anglo-suédois et la mort du professeur, qui enseignait à l’Instituto Universidad Laboral de Toledo. Le centre lui a rendu hommage ce mardi en observant une minute de silence.
Selon les dernières données disponibles, depuis le 21 mars, cinq cas de thrombose veineuse sinusale ont été détectés en Espagne chez des personnes auxquelles on avait injecté le vaccin d’AstraZeneca. « Un des cas a été fatal », explique l’AEMPS dans son dernier rapport de pharmacovigilance sur les vaccins covid-19. À cette époque, 985 528 doses de ce vaccin avaient été administrées, de sorte que des épisodes de thrombus ont été enregistrés chez 0,0005 % des personnes ayant reçu une dose.
Au niveau européen, jusqu’au 22 mars, 62 cas de thrombose du sinus veineux et 24 cas de thrombose de la veine splanchnique, dont 18 décès, ont été signalés parmi les 25 millions de personnes vaccinées.
Ces cas très rares de thrombose ont conduit la Santé et les collectivités à convenir la semaine dernière de ne pas administrer le vaccin d’AstraZeneca aux personnes de moins de 60 ans, car la plupart des cas enregistrés sont survenus chez des personnes de moins de 55 ans. Cette décision, qui a été prise par d’autres pays européens comme l’Italie, l’Allemagne et les Pays-Bas, va à l’encontre de la recommandation formulée la semaine dernière par l’Agence européenne des médicaments (EMA) : celle-ci demandait que les caillots sanguins soient mentionnés comme « effets secondaires très rares » sur l’étiquette du médicament, mais recommandait de continuer à l’administrer parce que les avantages l’emportent largement sur les risques. Au 12 avril, 2 575 716 personnes avaient déjà été vaccinées par AstraZeneca en Espagne. L’AEMPS recommande aux personnes vaccinées par AstraZeneca, « afin d’identifier rapidement ces affections très rares », de consulter immédiatement un médecin si elles présentent des symptômes tels qu’un essoufflement, des douleurs thoraciques ou abdominales persistantes, un gonflement des jambes ; des maux de tête sévères, persistants ou s’aggravant plus de 3 jours après la vaccination ; une vision floue ou double ; des saignements persistants ; des ecchymoses ou des taches rouges ou violacées sur la peau.